COVID-19 et cancer

Absence de surrisque et de surmortalité

Article

Une étude inédite réalisée par l’Institut Curie révèle que le COVID-19 n’est pas plus fréquent chez les patients atteints de cancer que dans la population générale. De plus, l’infection au SARS-CoV-2 n’est pas un facteur d’aggravation et ne provoque pas de surmortalité chez ces patients.

« Très rapidement, dès le début de l’épidémie en France, nous avons mis en place au sein de l’Institut Curie un registre (1) qui nous a permis de surveiller en temps réel tous nos patients diagnostiqués COVID+ ou suspectés de l’être, soit au total près de 200 personnes. Notre objectif : recueillir les informations pour évaluer l’incidence du COVID-19, comprendre les conséquences de l’infection et identifier des facteurs de risque spécifiques chez nos patients », a expliqué le Dr Paul Cottu, chef de département adjoint du département d’oncologie médicale à l’Institut Curie et coordinateur de l’étude.

Chaque patient, traité en ambulatoire ou hospitalisé, a fait l’objet d’un suivi actif pendant 28 jours. Sur l’ensemble des patients suivis, les cancers du sein représentaient le groupe le plus important (40 %), suivis par les tumeurs hématologiques et des poumons (13 % pour les deux). Parmi ces patients, 88 % suivaient un traitement anticancéreux (chimio-, hormono-, radio-immunothérapie, thérapie ciblée ou chirurgie) et 69 % d’entre eux présentaient un cancer avancé, avec métastases.

Les analyses cliniques, les données d’imagerie et les résultats des tests PCR ont révélé que l’incidence du COVID-19 chez ces patients (1,4 %) était très proche de celle de la population générale. De plus, le taux de mortalité dans cette cohorte était de 19 %, un taux similaire à celui de la population générale (atteignant 20 %), suggérant l’absence de surmortalité liée à l’infection au SARS-CoV-2 chez les patients atteints de cancer.

L’approche globale de cette étude a permis de mettre en évidence que la gravité du COVID-19 dépend beaucoup plus de la sévérité initiale de l’infection que des caractéristiques du patient ou du cancer dont il est atteint. Il est crucial de tenir compte de ces résultats dans l’évaluation clinique initiale des patients, de poursuivre le suivi de ces patients et d’adapter leur prise en charge.

« Aujourd’hui, il est urgent de relancer la dynamique de prise en charge des patients en cours de traitement ou de diagnostic pour leur cancer », a conclu le Dr Paul Cottu.

 

Sophie Carrillo

D’après un communiqué de presse de l’Institut Curie

 

RÉFÉRENCE

1. Basse C, Diakite S, Servois V et al. Characteristics and outcome of SARS-CoV-2 infection in cancer patients [en ligne]. [Consulté le 28/05/2020]. Disponible à l’adresse : https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.14.20101576v

 

 

Copyright © 2023 RCFr, les Rencontres de la Cancérologie Française - Tous droits réservés. - Réalisé par l'Agence Profession Santé